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Jaune
Histoire d’une couleur
Michel Pastoureau
Jaune
Histoire d’une couleur
Michel Pastoureau
Pourquoi le jaune est-il devenu une couleur si discrète aujourd’hui en Europe ?
Il n’en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l’Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur, de la richesse et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l’associaient à l’or et à l’immortalité.
Le déclin du jaune date du Moyen Âge qui en a fait une couleur ambivalente. D’un côté le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque (signe de mensonge, d’avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie). Mais de l’autre côté il y a le bon jaune, celui de l’or, du miel et des blés mûrs (signe de pouvoir, de joie, d’abondance). Pourtant à partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. Et même si la science le range au nombre des couleurs primaires, il ne se revalorise guère et sa symbolique reste équivoque.
De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux ; il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique. Inversement, le jaune qui se rapproche de l’orangé est joyeux, sain, tonique, bienfaisant, à l’image des fruits de cette couleur et des vitamines qu’ils sont censés contenir.
Attention : port du masque obligatoire et réservation indispensable via www.optf.ch (membres -> Club 44)
En partenariat avec l’Association Architecture, Alimentation et Urbanisme AAU et l’Institut des humanités en médecine CHUV-UNIL.
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
Domaine(s) :
arts
histoire
Michel Pastoureau
né en 1947. Il est professeur à la Sorbonne et à l’école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale. Historien de la symbolique occidentale mondialement connu pour ses travaux sur l’histoire des couleurs en Occident, il a également publié une dizaine d’ouvrages sur les significations de l’héraldique, sur les blasons et les armoiries. Il a publié notamment au Seuil, dans "La Librairie du XXIe siècle» : "L’Étoffe du diable» (1991), "Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental» (2004), "L’Ours. Histoire d’un roi déchu» (2007) et "Le Loup. Une histoire culturelle» (2019). Son autobiographie "Les Couleurs de nos souvenirs» a reçu le prix Médicis Essai en 2010. Il est également l’auteur d’une série consacrée à l’histoire sociale et culturelle des couleurs en Europe. "Rouge. Histoire d’une couleur» (2016) fait suite à "Bleu. Histoire d’une couleur» (2000), à "Noir. Histoire d’une couleur» (2008) et à "Vert. Histoire d’une couleur» (2013).