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Les français dans la Francophonie : des normes en construction au sein de la Francophonie
Jean-Martial Kouamé • Claude Poirier • André Thibault • Marinette Matthey
Les français dans la Francophonie : des normes en construction au sein de la Francophonie
Jean-Martial Kouamé • Claude Poirier • André Thibault • Marinette Matthey
En partenariat avec l’Université de Neuchâtel, dans le cadre du XIIIe Sommet de la Francophonie, le club 44 a organisé une table ronde sur "la place des régionalismes dans la société actuelle et de l’impact des dictionnaires et de la BDLP qui apparaissent comme un nouvel instrument de diffusion et de légitimation des français régionaux".
Marinette Matthey, professeure de sociolinguistique à l’Université Grenoble-3 anime le débat avec comme intervenants : Jean-Martial Kouamé (J.K), chargé d’enseignement et chercheur à l’Université Cocody-Abidjan (Côte-d’Ivoire), Claude Poirier (C.P), professeur à l’Université Laval (Québec), directeur du Trésor de la langue française au Québec et de la Base de Données Lexicographique Pan -francophone (BDLP), André Thibault (A.T), professeur à l’Université Paris-Sorbonne, rédacteur du Dictionnaire suisse romand (1997).
En premier lieu, en une dizaine de minutes, J.K présente la BDLP : son historique, son fonctionnement, les différentes méthodes de l’enrichir et de la compléter (plus de 18000 fiches à ce jours), des exemples concrets de recherche de mots spécifiques aux différents français régionaux.
A.T replace la variation de la langue dans l’espace. Il y a deux cas de figures : Avec ou sans la standardisation d’une langue. Puis il retrace un rapide panorama de la langue d’oïl dans l’espace francophone européen. C.P évoque quant à lui les sources populaires du français en Amérique et son évolution historique et ses caractéristiques. Il concentre très vite ses explications sur le français du Québec. Il donne des exemples concrets de différences de signification de mots. Enfin J.K présente les principaux traits morphosyntaxiques, phonologiques, sémantiques, lexicaux du français d’Afrique.
Bilinguisme : entre préjugés et expériences vécues
Georges Lüdi • Marinette Matthey • Nathalie Muller Mirza • Daniel Elmiger • Carole Sunier
Bilinguisme : entre préjugés et expériences vécues
Georges Lüdi • Marinette Matthey • Nathalie Muller Mirza • Daniel Elmiger • Carole Sunier
En parallèle à l’initiative bilinguisme pour tous, la Modératrice Carole Sunier, présentatrice des informations à TeleBielingue introduit le débat sur le bilinguisme en demandant aux différents intervenants - Georges Lüdi (G.L), professeur, conseiller du Conseil de l’Europe pour les questions de politique linguistique, Marinette Matthey (M.M), professeure de sociolinguistique aux Universités de Lyon 2 et Neuchâtel, Nathalie Muller Mirza (N.M), chercheure et enseignante en psychologie culturelle de l’apprentissage à l’Université de Lausanne, Daniel Elmiger (D.E), chargé de cours à l’Institut de langue et littérature allemandes de l’Université de Neuchâtel, collaborateur à l’IRDP- quels liens les unissent au bilinguisme.
Dans le corps du débat, il ressort notamment que l’apprentissage du français en suisse allemande et de l’allemand en Romandie sont de qualité médiocre. La faute n’est pas mise sur les enseignants mais plutôt sur le manque de motivation des élèves. Il faut donc plutôt agir sur la manière d’apprendre. Plus d’immersion et moins de grammaire.
Pour des raisons identitaires, l’idée du bilinguisme ne soulève pas l’enthousiasme ce qui n’empêche pas la filière bilingue des lycées de connaître le succès. Il faut toutefois faire attention à ne pas réserver cette voie exclusivement aux élèves les plus brillants et à ne pas se focaliser sur l’engagement d’enseignants "non-locaux". Il serait mieux d’insister sur les stages linguistiques lors de la formation pédagogique.
La question de l’apprentissage des langues par les personnes migrantes est également évoquée. M.M pense notamment qu’il est important que l’enfant consolide sa langue d’origine. C’est à l’école de s’adapter aux différents profils des élèves.
En fin de débat, sont abordées les questions de la précocité de l’apprentissage des langues et des coûts financiers qu’engendre la voie du bilinguisme.
C’est au Gabon que l’on parle le meilleur français! Regards croisés sur le français d’ici et d’ailleurs
Marinette Matthey • Ted Marcus Gabin Ondo Mendame Ondo Ndong
C’est au Gabon que l’on parle le meilleur français! Regards croisés sur le français d’ici et d’ailleurs
Marinette Matthey • Ted Marcus Gabin Ondo Mendame Ondo Ndong
Dans le cadre de la onzième semaine de la langue française et de la francophonie, Marinette Matthey (M.M) professeure de linguistique aux Universités de Grenoble, Lausanne et Lyon 2 et Ted Marcus Gabin Ondo Mendame Ondo Ndong (T.O) doctorant à l’Université de Grenoble apportent un éclairage croisé sur la langue française.
Dans sa présentation synthétique du travail de master, T.O rappelle tout d’abord que l’apparition et l’institutionnalisation du français au Gabon est une volonté de la politique colonialiste française. Il joue un rôle fédérateur entre ethnies et éclipse un potentiel plurilinguistique évident.
A la fin de son enquête, le conférencier arrive notamment à la conclusion que la plupart des étudiants gabonais interrogés sont déçus de la qualité du parler en France. Cette réaction s’explique par le fait que la France dans leur esprit est culturellement et historiquement la référence.
Dans la seconde partie de la conférence, M.M partage avec l’auditoire ses réflexions sur le lien entre langue et nation et sur la norme linguistique des francophones. Elle brosse notamment un rapide historique du développement du français, ironise sur la tendance des Français à se moquer des accents des autres francophones, et souligne que pour ne pas transgresser la norme la tendance est à l’hypercorrection.