Vous trouverez ici près de 2’500 conférences en libre accès, enregistrées entre 1957 et le mois dernier.
Si vous deviez constater des erreurs, nous vous serions reconnaissant-es de nous les signaler en écrivant à mediatheque@club-44.ch car notre base de données est appelée à s’améliorer grâce notamment à l’attention de ses visiteur-euses. D’avance, merci !
Les contributions volontaires sont toutefois bienvenues pour aider à l’entretien des installations et au maintien d’une offre de qualité. Informations bancaires : Association Club 44 – cH82 0900 0000 2300 2573 1
Alberto Giacometti et le réalisme dans l’art contemporain
Roger Montandon
Alberto Giacometti et le réalisme dans l’art contemporain
Roger Montandon
M. Roger Montandon (RM) est un ancien étudiant du gymnase de La Chaux-de-Fonds. Après avoir brillamment dirigé la revue "Labyrinthe", il s’est définitivement consacré à la peinture. Il présente ici l’oeuvre d’Alberto Giacometti en relation avec le réalisme dans l’art contemporain. RM commence son exposé en expliquant que le premier enseignement qu’on puisse tirer de l’oeuvre de Giacometti, c’est que celle-ci consiste à replacer le chevalet du peintre ou la selle du sculpteur en face de la réalité extérieure. Selon ses propres mots, Alberto Giacometti essaye de " copier pour comprendre ce qui lui échappe". RM va ensuite analyser les oeuvres de Giacometti produites durant sa jeunesse. Alberto Giacometti a alors une révélation sur la vision qu’il a de la mort. En effet, lors d’un voyage en Italie, un de ses amis qui l’accompagne meurt. Cet épisode va ébranler toute ses convictions, un choc brutal dont les conséquences vont être perçues à travers toute son oeuvre. Il s’agit maintenant pour lui de faire un double de ce qui est amené à périr. Il ressent un besoin d’éterniser l’éphémère. RM explique que Giacometti ne s’abandonne pas au jeu de l’imagination, il ne se nourrit pas de pures fantaisies mais de vérités. Son "surréalisme" est toujours à base de réalisme. Dans le monde du subjectif, il cherche à être le plus objectif possible, rien n’est plus étranger à sa nature que l’invention gratuite, il cherche l’exactitude, qui représente un trait fondamental de son caractère. Pour Giacometti il existe 2 visions, l’une mentale, toute faite, qui nous vient d’un certain savoir accumulé, une vision conventionnelle en somme. L’autre est une vision qui est à faire, a découvrir. "Qu’est ce que je vois vraiment ?" est une question qu’il se posera toute sa vie. Selon RM le fait de vouloir retrouver une vision objective des choses, une vision non-déformée est contradictoire par rapport à l’oeuvre de Giacometti. En effet sa célébrité semble surtout reposer sur un style particulier, totalement subjectif, qu’il aurait inventé. Ce malentendu vient du regard rapide et léger qu’on a coutume de porter sur les choses. C’est ce problème du regard sur l’univers que RM développe plus précisément dans la dernière partie de son exposé. Giacometti veut retrouver notre perception première des choses. Car ce que nous savons des choses déforme cette perception, notre savoir agit comme une lunette "invisible et déformante".