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Perspectives économiques 1981
François Schaller
Perspectives économiques 1981
François Schaller
M. François Schaller (FS) est un économiste qui intervient souvent dans les médias et auprès du public. Il n’était plus venu au club 44 depuis 1970. Il est vice-président du comité et du conseil de la banque nationale. Il expose la situation économique qui se présente à l’Occident pour les années qui suivront. FS prétend que la crise qui a débuté en 1974 n’est pas une crise de surproduction comme l’Occident en a connu depuis les débuts de l’industrialisation, et tout particulièrement comme la crise de 29. Il décrit une crise de production par quatre caractéristiques : la déflation ; le chômage généralisé (à savoir un chômage qui touche tous les secteurs); la baisse de production ; la baisse conjointe de la consommation. Depuis 1974, FS constate que la situation ne correspond pas à ces critères, bien au contraire : l’inflation est la règle ; les statistiques démontrent qu’il y a un très grand nombre de postes à repourvoir, malgré la hausse du chômage ; la production ne baisse pas, elle stagne ; la consommation augmente. FS affirme que cela ne remet pas en question la gravité de la situation. LOccident connaît une crise économique grave totalement nouvelle qui risque de durer plus d’un demi-siècle. FS s’intéresse ensuite sur les causes de cette crise. Il développera particulièrement les deux premières qui lui semblent plus importantes : l’accélération des progrès techniques ; lémergence industrielle de pays du Tiers-Monde ; la cherté du pétrole, qui est à son sens uniquement le déclencheur de la crise. L’accélération des progrès techniques est induite par le raccourcissement du temps nécessaire pour appliquer dans l’économie les découvertes scientifiques. Elle oblige à un changement rapide des techniques de production qui est humainement douloureux et techniquement onéreux. De nouvelles nations industrielles asiatiques et sud-américaines produisent actuellement des vêtements, des textiles, de l’électroménager à des prix plus compétitifs que l’Occident. Le protectionnisme peut être utile pour que les industries occidentales meurent avec moindre douleur. Le mouvement n’en est pas moins irréversible. LOccident devient un marché de services et son économie doit s’adapter. Il doit développer l’industrie de haute technicité et les emplois demandent une très haute qualification. C’est cette mutation qui est douloureuse. FS prévoit que le tissu économique helvétique se caractérisera à l’avenir par de petites entreprises de durée de vie moins longue.